Ca aurait pu s'appeler Fragment. Mais c'est prétentieux d'une unité à laquelle je ne crois pas. Ca aurait pu s'appeler Eclat. Mais je pense à un paquet de céréale aux pépites de chocolat. Les céréales, c'est un plaisir tourné vers la santé et l'idée de la dépense énergétique journalière. Ca pue la joie bien conne de l'économie de soi. Alors ça s'appelera Débris pour célébrer ce qui au contraire à la valeur du diamant brut. Un hommage maladroit avec des mots bancals à ce qui a luit.
Vous m'obsédez là, toutes avec vos problèmes qui sont aussi un peu les miens. J'ai tendance à, non, peur de, perdre les détails des heureux souvenirs parce que je ne peux décemment pas les écrire. On a bien des photos. On aurait du changer ce nom "photos" au moment où les téléphones nous ont permis d'en prendre à l'infini. Mais on les a. Si c'est trop douloureux, les plus souffrant d'entre nous les dégagerons des cartes mémoires, des disques durs. Une somme d'efforts logistiques pour arriver à se supporter. Effacer la dette. Réduire les pertes. Self-we delete. (Je me demande s'il existe une maladie mentale qui entasserait les souvenirs sur un grand écran, jusqu'à ce que chacun ne forme plus qu'un point et qu'on y voit plus rien - ça serait dingue).
C'est - ou c'était - bizarre et unique d'être l'ami de votre couple. Vous voir de plus ou moins loin, parfois de trop près, vous démerder toutes les deux. La putain d'aventure. Il y a eu la folie, l'amour, la danse, des frigos qui puent et l'ombre de la mort. Et tous ces parents de sang qui nous enferment, nous renient et nous déçoivent pour notre plus grand bien. La bonne nouvelle c'est que comme les leur avant nous, ils n'ont pas la moindre idée de qui nous sommes. Ils sont vieux. Ils ont peur. Ils sont coupables.
Je ne vous ai pas raconté ce que mon père m'a demandé au dernier repas où je leur présentais ma grande bagarre, mon aimée ? Comme à son habitude, après un troisième verre, mon père questionne à voix haute la magnitude de mon altérité - l'ampleur du désastre. "Mais Cyril... tu es... t'es un homme ?" suivi d'un petit rire mi affectueux, mi gêné. Ca m'a fait comme un brain freeze. Le symptôme du lapin pris dans les feux de la jeep en pleine nuit. Je réponds quoi à ça, putain ?
J'ai des trucs à faire. Je reviens à vous après, mais je reviens. A toute. Bisous.
--- Re.
Je disais quoi ?
Ouais. Là où vous vouliez être, personne ne vous a préparé à ça. Nos guerres sont des têtes à têtes. Sur tous les fronts, la tranché, et nos putains de cerveaux rafales. Richard III avait raison, la paix c'est pour les cons, pour les gens beaux et imbéciles, pour les gens-bons. Nous voulons la guerre par amour des trêves. Par amour, surtout. Il faut avoir échapper à la puissance du feu pour opposer l'amour à la bagarre. Et l'on ne peut rien pour les ignards, tous ceux qui voudraient qu'on ne vivent rien parce que derrière le jardiland de leur quotidien respectable, eux flippent de ne pas oser exister, de se faire du bien comme se faire mal. Appelons ça pour être gentil, une résistance endurçie à l'expérience de la liberté.
Je m'égare. Je vous égare. Je vous perds mais c'est un peu le concept du truc, m'voyez. Hold on. brb. ---
Mes minouz, mes chéries, Torgnole, Corback. Peut-être que c'est que dans ma tête et que mes mots vont passer par dessus les vôtres. Mais merde, vous êtes, vous étiez belles. La preuve que le catch dans la boue c'est pas forcément misogyne. C'est peut être toujours un peu d'humanité qui se cherche dans le magma informe des regards dégueulasses et envieux qui essayent de nous salir.
L'urgence, le spectacle, la passion, le drame et les volte-faces. La boue, la tranché et les balles perdues. Faudra t-il oublier les jolies chansons et toutes vos batailles gagnées ? Au contraire ériger une tombe pour le soldat inconnu et dans le marbre lui graver "A ce qui n'en finit pas d'en finir" ?
Je devrais travailler. Je pense à vous. Je celèbre votre union, je liquide votre rupture. Vous avez essayé. Prendre le même train chacune avec tout votre passé (cher payé). Vous avez essayé.