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7 décembre 2018 5 07 /12 /décembre /2018 01:45

Combien de fois j'ai vu les dieux danser

Quand en moi piétinaient la merveille et l'effroi

Sur les cendres, sur du verre en éclats

Je n'ai jamais su dansé que l'excuse d'être né,

L'espace et l'oxygène sans doute perdus

 

Depuis comment vous décrire

L'air s'est fendu en deux, je l'ai vu

Quand surgit du sol en des gestes

Vu jamais et qui ne rimaient à rien

 

L'enfant de la mousse, de la terre et du sol

De ses pas, le ciel ploie, il supplie à chacun

De s'éteindre dans ses bras, pourvu qu'il soit près

 

Et disparaître dans l'onde infinie de Ju

Dont la danse annonce la fin de la marche

Et le début d'une vibration infarctus

D'un cataclysme, d'un bang

 

On ne sait plus rien, adieu l'anatomie médicale

Adieu la physique, adieu Newton

L'esprit chassé comme un tas de feuille par le sirocco

Les yeux incrédules, posés sur son bassin.

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9 septembre 2018 7 09 /09 /septembre /2018 11:13

Tu es l'argent sale

Connasse

L'avenir insuffisant

qui s'enfuit à chaque respiration

travestie en soupir

rien rien rien

ton corps ton cul

rien rien rien

j'attends le moment

qui ne rime à rien

s'entrechoquent nos lèvres

dans un accident sans constat

rien rien rien

on n'en repart pas plus cabossé

on était détruit avant

un peu de tôle froissée, c'est une caresse

un baiser

je reconnais dans tes yeux, ce diagnostic familier

nous sommes irréparables

mais capables, encore, de danser

 

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30 août 2018 4 30 /08 /août /2018 03:53

C'est quoi ton ex-couleur préférée ?

C'est pour ça que tu ne portes plus ce tee-shirt ?

Combien de sorties d'autoroute t'ont fait ralentir ?

Combien de fois tu l'as loupé ?

La dernière fois que tu t'es réveillé et c'était pas chez toi ?

Laquelle de ces cicatrices n'est pas de toi ?

Laquelle de ces traces raconte le barrage qui t'a empêché d'être noyé ?

A quelle heure est ton entretien d'emploi ?

Tu les entretiendras de la dernière fois où tu as ressenti le vent sur ta nuque ?

Quand tu étais vivant avais-tu à ce point prévu d'être oublié ?

Comment as-tu pu oublié ?

Je ne t'accable pas, sauf si tu veux, comment as-tu pu oublié ?

J'insiste pas.

Tu peux compter de cent à zéro le nombre de bout qui restent exactement de toi ?

Combien de tes amis accrochent au mur des puzzles terminés ?

C'est qui la fille sur la photo que tu ne prendras jamais en photo ?

A quel moment tu as validé l'idée que l'important c'était de ne pas oublier de respirer ?

Dans quelle dimension parallèle tu jugeais ça suffisant ? 

A partir de quelle bouffée moite d'angoisse ton papier peint s'est mis à se décoller ?

Les fissures étaient déjà là ?

C'est béant mec, je peux y passer mon bras. Si tu ne te fais pas aider, cette cavité, comment tu la comblera ?

C'est si peu de temps. C'est tellement de fragments qu'on recollera pas.

Tu veux pas qu'on laisse tout ça au vent ?

 

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9 juillet 2018 1 09 /07 /juillet /2018 06:42

Je reviens. Mais ni la lumière ni la nuit ne sont les mêmes.

J'ai perdu l'amour et les quatre vérités pour m'habiller d'un manteau de poussière.

J'aurais du mourir en chemin. C'est peut être arrivé.

Les gens sont au courant. A moi, on ne me dit rien.

Inquiets, ils se taisent du monstre qui me sert de doublure.

Il assure mon acte de présence au monde. Tandis que j'emploie mon temps

A ne pas aller bien.

Je reviens et c'est trop tard. 

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17 novembre 2015 2 17 /11 /novembre /2015 22:13

C'est un clair obscur, la lumière a arrêté sa course alors qu'on la croirait mourir. Et je suis au milieu. Je n'ose pas bouger. Tout est là, assombris, tellement de ténébres, je me distingue à peine. Et je ne sais plus qui de la lumière interminable ou de l'ombre prochaine est un plus grand problème. Alors je reste là. Je suis l'orange vieillissante dans cette nature morte. Je suis le sablier du memento mori. Je suis une copie de moi-même piégé sous plusieurs couches de vernis. Je suis 20 mètres carrés de regrets éternels. La vie s'enfuit au loin à toute jambe sur les pavés trempés, son rire résonne, il était mien. Adieu mon rire. Je reviens à moi et je fixe la lumière immobile. Je me demande combien de temps s'est écoulé depuis qu'il ne se passe plus rien. Mes lèvres s'entrouvent. Un murmure. Viens la nuit, viens.

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6 novembre 2015 5 06 /11 /novembre /2015 02:05

J'ai toujours été de ceux qui pensent qu'il n'y a ni système ni complot. Le système n'existe pas tout simplement parce que l'idéologie est virale, organique et désorganisée. Elle est fatale et évidente comme l'érosion ou la gravité. La météo a plus d'influence sur l'idéologie que le discours politique. Il n'y a pas de complot parce qu'il faudrait pour cela abolir le principe même de la concurrence et de la guerre. Ceux qui veulent le pouvoir sont des enfants et les enfants ne partagent pas. Notre situation est finalement simple: un gouvernement de gauche qui s'en prend - économiquement, aux pauvres tout en érigeant des mesure morales censées protéger tout le monde. Cette gauche-là a renoncé à s'attaquer aux véritables tyrans. Pire, elle leur lave les mains et promulgue des lois liberticides. C'est l'illusion de la croissance, restreindre au maximum les libertés individuelles dans l'espoir que les esclaves trouvent une compensation dans le "consommable".

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14 octobre 2015 3 14 /10 /octobre /2015 13:46

Les fragiles appellent votre légèreté de l'inconscience, votre diplomatie de la corruption, votre insouciance de l'égoïsme.

Les fragiles n'aiment pas trop voir deux femmes ou deux hommes se tenir la main ou s'embrasser. Les fragiles, ça ne les gêne pas mais ils pensent surtout aux enfants, voyez-vous.

Les fragiles pensent souvent aux enfants. Très souvent. Plus souvent que les pédophiles.

Les fragiles craignent le déclin de la famille. Pour la protéger, ils foutront sûrement dehors leur fils aîné quand ils apprendront qu'ils est gay.

Les fragiles adore les mots qui finissent en -ismes prononcés sur un ton grave. Ils en inventent souvent des nouveaux pour mettre dans des cases les gens qu'ils n'aiment pas. Les cases, les clôtures, le constructivisme, la censure et Twitter. Les fragiles likent ça.

Les fragiles n'aiment pas trop la police mais distribuent la justice. Si possible en groupe. Si possible tous contre seul.

Les fragiles n'aiment pas trop les curés mais ne s'expriment que par sermons.

Les fragiles combattent le pouvoir dont ils ne disposent pas pour vous dicter quoi faire.

Les fragiles confondent penser aux autres et à leur place.

Les fragiles font grand cas de la légitimité de parole qui consiste à ne plus s'autoriser qu'à parler de soi.

Les fragiles pensent aux animaux mais comme ils s'imaginent supérieurs à eux, ils n'en mangent pas.

Pour un fragile penser par soi-même c'est manquer de solidarité. Le fragile ne pense pas vraiment, il répète des arguments d'autorité.

Les fragiles ont un dilemme; ils hésitent entre rester entre eux ou imposer leur façon de vivre à tous.

Pour un fragile, tout est politique, tout est moral... même cette seconde ponction d'eau de la chasse des cabinets pour faire disparaître les renvois d'une soirée trop alcoolisée.

Les fragiles voudraient vous protéger de la vie parce qu'eux y ont renoncé.

Les fragiles n'aiment pas l'alcool, le tabac, la viande et les altérations d'états.

Les fragiles sont sensibles à l'art tant que ça ne dit rien de fâcheux du moins pas dans une forme intelligible. Ils n'ont que cette subversion de façade dans la vie. Vous n'allez quand même pas prétendre en comprendre un peu.

Les fragiles défendent le droit à l'humour mais si le vôtre n'est pas identique au leur, taisez-vous ou contactez votre avocat.

Les fragiles sont comme des beaufs à la différence qu'ils s'imposent des bombardements d'informations qui leur donnent l'air cultivés.

Les fragiles préfèrent l'idéologie à la science et l'écologie à la nature. Ne leur dite pas que la nature est une salope impitoyable. Ils la prennent pour leur maman. La maman c'est sacré.

Merci de m'avoir écouté mais... ne faites pas trop attention aux fragiles. S'ils vous barrent le chemin, de grâce, cassez-les. C'est joyeux. C'est facile.

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3 octobre 2015 6 03 /10 /octobre /2015 01:17

Notre capacité à faire fermer sa gueule à la culture de l'amour illustre de la plus "belle" manière l'émancipation de l'espèce humaine sortant à tâtons de la tentation reproductive. Nous ne nous percevons plus comme en danger, nous pensons l'incarner. En cela l'écologisme apocalyptique, le veganisme ainsi que tous les mouvements entrés en détestation de l'homme se voient validés par cette victoire secrète et pourtant claironnante: les intérêts raisonnables pour nous accoupler se réduisent désormais à rien. Le coït est un sport du côté du signe de la vitalité individuelle. L'enfantement est une entorse, un accident de parcours ou bien une béatitude atavique, risible, hideusement niaise. Il faut être croyant donc complètement arriéré pour vouloir un enfant à l'heure où les drogues de synthèse durent huit heures. Il en est du désir d'enfant comme de la soumission dans le BDSM, l'amour de voir incarner un stéréotype archaïque, sans relation réelle avec la réponse individuelle à "qu'est ce que je veux ?".

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1 octobre 2015 4 01 /10 /octobre /2015 23:47

Ca fait une semaine que nous ne sommes plus ensemble. Si je n'avais pas décidé de poster quelque chose sur la "déliaison" pour en avoir parlé avec quelqu'un tard hier, je n'y aurais pas même pensé. Seulement voilà, j'ai voulu écrire sur ce phénomène. C'est sans doute une occasion. Je ne me demande pas comment tu vas. J'aimerais que cette considération m'effleure. J'ai failli t'écrire un sms. "J'espère que tu vas bien. Nos conversations me manquent." Ca me semblait la chose à faire. Un élan de politesse. L'émergence d'une sympathie un dernier jour de septembre. Une bienveillance. A bien y regarder, c'est un peu effrayant. Je mesure combien mon éducation se substitue à une authentique ardeur. J'ai été programmé pour être un galant et un romantique. Une fois le cirque fermé, la machine éteinte, le programme arrêté, qui reste-t-il vraiment ? La pénombre d'une une salle vide et le murmure d'une respiration impossible à localiser. Mais ça, c'est mon problème. NOTRE problème, c'est qu'on en a pas. En somme, ce n'était pas rien mais ça n'est plus et ça ne fait rien. Il y a cet axiome que j'aime bien: s'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème. Et s'il n'y a pas de problème ? Je crains de ne pouvoir être réparé.

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23 septembre 2015 3 23 /09 /septembre /2015 23:25

Tu vas me téj, je le vois venir du haut de ma tour gros comme un airbus un 11 septembre. Tu vas me téj si fort qu'il n'y aura plus que le silence d'un samsung hors réseau puis les hauts cris de l'ère du doute. Tu vas me téj, tes textos ne rassemblent plus le même nombre moyen de caractères. Ils s'enfuient, se suppriment comme des lemmings. Triste falaise. Tu vas me téj, je le vois dans nos brunchs réduits à une tranche de jambon club-vacance racorni et ce morceau de chedar qui suinte toute l'agonie du monde. Tu vas me téj, je ne prend plus rien, je suis clean, la lucidité est un sponsor pire que les encarts pub de l'annuaire. Tu vas me téj, pour tout l'or du monde dont je serais la monnaie de singe. Tu vas me téj en braille en warhol en hébreu en dada et en latin, médiocre is the message. Tu vas me téj, et mon coeur s'emballe comme un colis surprise à l'anthrax avec un joli ruban rose. Tu vas me téj, et j'ai plus rien à boire PUTAIN J'AI PLUS RIEN A BOIRE. Tu vas me téj pour me laisser avec moi où je me trouverais à force de chercher, à force qu'on arrête - et toi la première - de me tolérer, de me soutenir ou de me trouver génial pour des raisons qui me sont étrangères. Tu vas me téj comme tu rends ton ptit déj parce que les nouvelles sont toujours mauvaises et que la radio ne s'arrête jamais. Tu vas me téj parce que je pèse plus rien et que ton dégoût du système médiatico-capitaliste s'arrête quand un influent artiste local pense sans me connaître que ton mec est une baltringue ou que tu n'as pas de mec et que c'est open bar. Tu vas me téj, la parano ça va deux secondes. Une. Deux.Trop tard. Tu vas me téj, tu n'as rien dit pour ou contre, tu me l'as montré mais jamais dit. Jamais dit, jamais dit... si tu savais comme ça compte. Tu vas me téj, parce que je suis lâche et que je le veux bien. Le monde est à sa place, la mienne est téj. Demain est un autre adieu par sms, désastreusement auto-corrigé.

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